Illustration la procrastination

« Ce que je ne fais pas m’empêche de faire ce que j’ai à faire. »

La formulation pourrait, d’une certaine manière, préciser le tourment dans lequel nous plonge la procrastination. La paresse c’est autre chose, son inaction est indolente, quand la procrastination est inquiète, voire anxieuse. L’une se prélasse, l’autre se ronge les ongles. L’une prend le temps, l’autre nous est entièrement soumise.

Procrastiner c’est remettre systématiquement à plus tard une tâche qui pourrait être faite tout de suite. Cela devient un handicap lorsque nous dépensons davantage d’énergie à éviter de faire les tâches plutôt qu’à les exécuter. Souvent, nous culpabilisons et nous sentons mal. Cela nous empêche de profiter du moment présent l’esprit léger. Identifier les raisons internes de la procrastination permet de mettre en place une stratégie pour s’en sortir : plus nous reportons la tâche à faire, plus nous y pensons, plus nous perdons confiance en notre capacité d’agir au bon moment. Identifier les causes de la procrastination et éliminer celles qui peuvent l’être.

Le temps est au cœur du mot (crastinus, de demain). Tant que l’on procrastine, les choses n’avancent pas, le temps non plus. « Ne pas faire » arrête le temps, empêche « demain » d’arriver. Cela en cultive au moins l’illusion.

La procrastination n’a rien à voir avec la paresse et ne signifie pas non plus ne rien faire ; au contraire, les personnes qui en souffrent se montrent extrêmement actives pour tout ce qui ne concerne pas directement la tâche problématique qui est reportée. Rester statique, ne rien faire et penser à ce qui n’est pas fait vous coûte de l’énergie, vous perdez ainsi votre dynamique et votre élan.

La procrastination est rarement due à un manque d’organisation mais à des raisons d’ordre psychologique ou émotionnel. Si nous reportons de jour en jour des tâches importantes, c’est souvent parce qu’elles nous causent de l’anxiété.

Quand il s’agit de procrastiner, tous les degrés sont possibles : d’un blocage passager pour telle action que l’on repousse ponctuellement, jusqu’à la tendance durable à tout remettre à plus tard avec des conséquences très sensibles.

Comment comprendre la procrastination ?

Il est normal de reporter, à des moments donnés, ce que l’on a à faire par rapport à un projet, à une situation ou à un engagement. Cependant, se laisser dominer par ces moments de doute peut vous empêcher d’atteindre votre plein potentiel, que ce soit dans votre vie privée ou dans votre vie professionnelle. Différentes raisons expliquent cette attitude, qu’on appelle généralement la procrastination. Il en existe de nombreuses causes.

C’est notre maîtrise de soi qui nous permet d’accomplir des choses. Cette maîtrise de soi est soutenue par un facteur essentiel (notre motivation) qui nous permet de progresser dans notre projet ou action. Toutefois, des facteurs démotivants (la peur d’échouer ou l’anxiété) ou gênants (l’épuisement ou retard) peuvent affecter négativement notre motivation. Ainsi, dès que ces facteurs commencent à dominer notre motivation et notre estime de soi, nous commençons à procrastiner.

En effet, ces facteurs diminuent l’estime de soi et peuvent conduire à procrastiner sur nos habitudes saines comme faire du sport ou aller au cinéma. Pour votre épanouissement personnel et professionnel, il est essentiel de développer des stratégies de façon proactive pour ne plus remettre les choses à plus tard.

Les quatre principales causes de la procrastination

1/ L’anxiété de l’incertitude

Un des principaux facteurs qui pousse à la procrastination est l’anxiété. Comme pour les phobies ou les troubles anxieux, le fait de différer une action est un équivalent de comportement d’évitement, qui annule (transitoirement) le stress qui lui est associé. Selon le contexte, cette anxiété peut être liée à l’incertitude, au manque d’assurance dans ses propres capacités, ou à toute autre crainte générée par l’action à réaliser ou à ses conséquences potentielles.

L’incertitude et l’insuffisance de maîtrise de la situation sont des éléments déterminants. Ne pas bien cerner à l’avance l’ensemble du problème à affronter, ne pas savoir combien de temps il va falloir y consacrer et surtout ne pas avoir une expérience antérieure de la même tâche et donc de sa réalisation constituent des obstacles majeurs au déclenchement de l’action, surtout quand on manque de confiance en soi. Ainsi, chaque fois qu’on aura le choix entre une action incertaine où l’on risque de s’enliser et une action que l’on maîtrise, on choisira la seconde évidemment.

2/ L’évitement

Il est facile, pour beaucoup de personnes, de s’attarder sur des choses moins importantes par peur des exigences ou de l’énergie que leur prendront les tâches plus importantes. Cette peur de l’inconnu ou cet évitement créera un ensemble d’informations erronées.

Éviter une tâche du fait que vous la trouvez désagréable ou ennuyeuse n’aura que des conséquences graves plus tard. Il est donc important de vous concentrer pour l’éliminer de votre liste des choses à faire afin de pouvoir vous pencher sur des tâches plus agréables. Ou vous pouvez commencer par les tâches agréables en vue d’avoir la motivation nécessaire pour exécuter celles qui sont ennuyeuses.

Vous devez donc comprendre les causes de la procrastination afin de savoir comment changer vos habitudes. Une fois que vous êtes conscient que vous évitez une tâche, vous serez en mesure de la planifier aux heures où vous êtes plus efficace et concentré. Dans la mesure où vous vous rendez compte que vous n’êtes pas en mesure de l’accomplir, vous pouvez solliciter l’aide d’une autre personne.

3/ Le perfectionnisme

Au-delà du manque de maîtrise d’une situation, un problème de fond explique souvent les habitudes de procrastination : une faible estime de soi et son corollaire, le perfectionnisme. Vouloir en permanence faire les choses de manière parfaite, pour se prouver sa propre valeur dont on doute en réalité, crée rapidement un cercle vicieux : placer la barre trop haut conduit fatalement à ne pas l’atteindre, ce qui finit par altérer encore plus l’image que l’on a de soi-même. Cette course à la perfection empêche d’agir et elle peut même directement fabriquer de la procrastination : plutôt que de se confronter à un possible échec, on préfère, même sans vraiment s’en rendre compte, ne pas essayer du tout.

Du début à la fin, vous risquez d’être freiné voire paralysé par votre exigence de perfection ou au moins votre désir de bien faire. Nous avons vu que cette tendance, louable sur le principe, peut être un véritable poison de l’action. Il faut donc vous préparer à la débusquer derrière toute critique envers vous-même ou derrière toute tentative de renoncement à agir ou à continuer un travail. Vous ne parviendrez pas à tout faire parfaitement, c’est acquis, mais tout ce qui sera fait sera un pas vers votre satisfaction. Soyez bienveillant avec votre perfectionnisme !

4/ La faible estime de soi

Une faible estime de soi peut provoquer chez beaucoup de personnes un niveau d’anxiété et de stress plus élevé. C’est donc une des causes de la procrastination. Les personnes avec une faible estime de soi ont tendance à penser à des choses qui les encouragent à reporter leurs actions ou leurs décisions. Et ce sont ces différentes pensées qui sont la cause de leur procrastination. Elles développent facilement des discours négatifs qui affectent malheureusement leur motivation. Ce qui les empêche d’atteindre tous leurs objectifs.

Pour développer la confiance en soi, il vous faut vous entourer des personnes qui dégagent des énergies positives. En effet, les procrastinateurs ont tendance à s’inquiéter de ce que d’autres personnes pensent de leurs actions ou de leurs décisions. L’avis des personnes extérieures leur permet d’accroître leur motivation. La présence d’un mentor ou d’un professionnel est donc nécessaire pour les aider à franchir cette barrière. Ce faible niveau d’estime de soi peut aussi s’expliquer, peut-être, par un ancien traumatisme subi dans le passé. C’est pourquoi il est indispensable de consulter un thérapeute pour discuter de la situation.

Les étapes de la procrastination

La procrastination suit souvent le même schéma, avec des étapes définies :

  • Vous devez réaliser une action qui ne vous attire pas mais dont vous retirerez un bénéfice
  • Vous reportez une première fois sans raison valable
  • Vous constatez le problème car vous n'avez pas fait ce que vous aviez à faire
  • Vous continuez à reporter malgré tout
  • Vous vous en voulez mais vous trouvez a posteriori des excuses
  • Vous reportez encore
  • Vous finissez par faire la tâche ou parfois vous ne terminez jamais
  • Vous vous sentez coupable et vous vous jurez de ne plus procrastiner
  • Vous recommencez

Astuces pour se sortir de la procrastination

  • Se donner des objectifs réalistes
  • Se fixer des échéances claires
  • Ne pas sous-estimer le temps nécessaire aux différentes tâches
  • Se fixer une règle : pas plus d'un seul report
  • Tenir un planning
  • Anticiper les potentielles difficultés
  • Priorisez vos objectifs et commencez par ceux qui comptent le plus tout en présentant le moins de difficultés
  • Segmentez les tâches en sous-actions plus faciles à réaliser
  • Organisez vos activités en fonction des capacités que vous vous connaissez, notamment des jours ou des horaires où vous êtes habituellement le plus productif
  • Eloignez-vous des sources de distraction : rien que le fait d’éteindre son téléphone, sa boîte mail et son Facebook permet de faire des gains de temps et de concentration
  • Faire des pauses : la durée moyenne de concentration est de 45 minutes. Alors si vous voyez que vous commencez à stagner, à penser à autre chose, il vaut mieux arrêter et faire une pause

En guise de conclusion

Ce qu’il faut retenir sur les causes de la procrastination : plusieurs raisons poussent les gens à reporter ce qu’ils ont à faire. Toutefois, prendre cette situation comme un mode de vie peut fortement impacter votre productivité et, en particulier, votre bien-être. La procrastination est donc un phénomène complexe favorisé par la peur de faire des erreurs, l’évitement ou la peur de l’inconnu, la difficulté de rester concentré, une faible estime de soi ou bien encore un perfectionnisme tyrannique.

L’essentiel contre la procrastination

  • Le vouloir : rien que le fait de vouloir arrêter de procrastiner, le fait de se pencher sur ce « problème » est déjà un pas.
  • Changer sa façon de penser : ce n’est pas quelque chose qui peut se faire en un claquement de doigts, mais rien que le fait de savoir que personne n’est parfait, que ce n’est pas grave si on rate une action, c’est une expérience dont le sens nous permet de relativiser.
  • Changer le vocabulaire que l’on utilise : ne plus se dire « je dois » ou « il faut » mais « je veux », «je le décide » comme une envie et non une obligation.
  • Être organisé : faire des listes permet de ne pas avoir à y penser tout le temps et d’avoir peur d’oublier, par conséquent de ne pas être en surcharge mentale.
  • Ecouter son corps : travaillez au moment de la journée où vous êtes le plus en forme. Mangez équilibré, dormez selon vos besoins. Ecoutez-vous !