Distinctions entre burn-out, bore-out, brown-out & blur-out illustration

Différences entre ces quatre sources d’épuisement professionnel

Pour débuter, le burn-out est le syndrome d’épuisement professionnel qui résulte d’une surcharge de travail. Au contraire, le bore-out est une forme d’épuisement professionnel provoqué par l’ennui et une sous-charge de travail. Le brown-out, pour sa part, est la forme d’épuisement professionnel provoquée par une perte de sens. Le blur-out, quant à lui, est l’effacement des délimitations entre la vie professionnelle et personnelle.

Outre ces définitions succinctes, quelles sont les différences, mais aussi les similitudes, entre ces différentes formes d’épuisement professionnel ? Afin de mieux pouvoir les distinguer et les repérer, place au décryptage !

Différentes formes d’épuisement professionnel

Illustration grillage de prison

➤ Le burn-out provient de « to burn-out » : s’éteindre, s’arrêter par manque de carburant, d’énergie

➤ Le bore-out vient de « to bore » : ennuyer, auquel on a ajouté le suffixe -out par référence au burn-out

➤ Le brown-out quant à lui est un emprunt au vocabulaire de l’énergie. En anglais un « brown-out » désigne le fait de baisser, volontairement ou non, l’intensité électrique afin d’éviter la surchauffe. Le rapport avec la perte de sens réside ici dans la baisse d’énergie et d’engagement que le brown-out provoque.

➤ Le blur-out, pour sa part provient du vocabulaire flou et confusion.

Ce que ces différents termes mettent fondamentalement en avant sont les risques psychosociaux à l’origine de cet épuisement :

➤ Le burn-out provient d’une surcharge de travail et du surinvestissement qu’elle peut susciter

➤ Le bore-out provient d’une sous-charge de travail et de l’ennui chronique qui peut en résulter

➤ Le brown-out provient d’une perte de sens du travail et de la perte d’engagement

➤Le blur-out provient d’une perte des limites des espaces professionnels et personnels contaminés

Le burn-out :

En France, le phénomène de burn-out est souvent décrit par le terme « syndrome d’épuisement professionnel ». Le concept est en fait assez mouvant, mais se caractérise par une dégradation du rapport au travail. Il ne s’agit de fait pas d’une dépression au sens clinique qui recouvre l’ensemble des aspects de la vie de la personne qui en est atteinte.

Trois caractéristiques :

  • Épuisement émotionnel, psychique et physique
  • Cynisme vis-à-vis de l’activité professionnelle et vis-à-vis des collègues
  • Diminution de l’accomplissement personnel au travail

De manière plus pragmatique, le burn-out, tel que décrit par ceux qui en sont atteints, se traduit par une incapacité partielle ou totale à accomplir son travail comme on le faisait par le passé. Certains évoquent un ralentissement, une diminution de leur efficacité. D’autres, dans des cas extrêmes, expliquent que leur corps a cessé de leur répondre à partir d’un certain seuil d’épuisement. Par exemple, un salarié qui ne parvient plus à bouger de son lit pour se rendre au travail un matin alors qu’il souhaite y aller.

Consulter l’article « Burn-out professionnel : six mouvements pour s’en sortir »

Le bore-out

Le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui est plus communément appelé bore-out. Ce trouble psychologique lié au monde du travail est souvent défini en opposition au burn-out. L’un concernerait l’excès de travail et l’autre le manque… même si la réalité est plus nuancée que cela.

Le bore-out peut être lié au manque de tâches en termes de quantité ou de qualité qui ont du sens.

Trois caractéristiques : 

  • Démotivation
  • Anxiété
  • Tristesse

Du côté psychologique, l’insatisfaction et la frustration liées à l’ennui peuvent mener à un cercle vicieux, entraînant une perte de volonté et de motivation progressive.

Les conséquences psychologiques du bore-out :

  • Sentiment de dévalorisation et perte d’estime de soi 
  • Angoisse d’être découvert, que son inactivité lui soi reprochée, culpabilité 
  • Profonde tristesse avec crises de larmes 
  • Isolement social et psychologique : impression que personne ne peut vous comprendre
  • Sentiment d’inutilité et de vide pouvant occasionner une dépression

Bore-out ou brown-down?

Avez-vous déjà entendu parler de « brown-down » ? Encore plus méconnu que le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, il est parfois confondu avec celui-ci. Pourtant, ces deux souffrances liées au monde du travail sont différentes. Là où le bore-out est lié à l’ennui, le cœur du brown-down est le manque de sens.

Trois caractéristiques :

  • Manque de compréhension sur la valeur et le sens de votre travail, sentiment d’être inutile, que vos tâches sont absurdes
  • Travail en opposition avec vos valeurs personnelles, que vos tâches sont néfastes pour le monde
  • Le brown down, ou « démission intérieure » a des symptômes et conséquences assez proches du burn-out (Démotivation/Désinvestissement progressif/Perte de confiance en soi)

Et le blur-out ?

« Blur » pour confusion, flou. Terminons la série des situations cauchemardesques par un phénomène plus insidieux, mais plus léger, et ultra répandu : la confusion grandissante entre vie professionnelle et vie privée, entretenue par les nouvelles technologies qui permettent tout aussi bien de vérifier l’expédition de sa commande d’achats personnels depuis le bureau que la consultation d’un mail professionnel à une heure du matin chez soi.

Le blur-out, que l’on pourrait traduire également par “brouillage”, est une énième entrave à la bonne santé de notre psyché. Entretenant ainsi le flou entre nos sphères professionnelle et intime pour reprendre le pouvoir sur notre organisation, le danger est de s’enfermer dans une spirale où le travail empiète jusqu’à notre for intérieur, quitte à complètement s'oublier.

Trois caractéristiques :

  • Un floutage de la frontière entre l’espace-temps personnel et l’espace-temps professionnel (une frontière de plus en plus poreuse)
  • Une absence de déconnexion entre ces deux espaces
  • L’impression d’être enfermé dans une situation sans issue

Que faire face au syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ?

Voici cinq clés pour faire face à ces différentes problématiques pour vous en sortir pas à pas. Cela va vous demander du temps, une grande transparence et honnêteté envers vous-même et d’oser passer à l’action !

Clé n°1 : Prendre conscience et acceptation

Prendre conscience de votre situation est la première étape pour faire face au syndrome d’épuisement professionnel. Réaliser que vous souffrez d’une pathologie liée au monde du travail n’est pas toujours évident. L’introspection vous aidera à y voir plus clair et à poser des mots sur vos ressentis. Il est possible que vous éprouviez des émotions très variées : culpabilité / honte / peur de ne pas être compris ou d’être rejeté / colère face à vos supérieurs et vos collègues / sentiment d’injustice face à votre situation… Acceptez-les comme elles viennent, sans les juger. C’est une étape nécessaire pour apprendre à mieux gérer ses émotions.

Clé n°2 : Comprendre 

Pourquoi ressentez-vous cette souffrance dans votre travail ? À quoi est lié votre épuisement professionnel ? Plusieurs facteurs peuvent intervenir : manque de travail / trop de travail / travail trop simple par rapport à vos compétences / manque d’intérêt pour les tâches que vous avez à accomplir / problème de reconnaissance et de communication au sein de votre sphère professionnelle.

Clé n°3 : Faire le point et se reconnecter à soi

Après ces deux premières étapes centrées sur l’épuisement professionnel avec ses liens avec votre monde intérieur et le monde extérieur, il est temps de penser à vous. Vous en tant que sujet unique. Un sujet qui ne se limite pas au poste que vous occupez. Il est temps de vous poser la question « Qui suis-je ? ». Qui êtes-vous, en dehors de votre travail ? Quelles sont vos passions ? Vos motivations ? Vos aspirations ? Votre réel désir ? Vos forces intrinsèques ? Vos valeurs profondes ?

Ces questions primordiales et essentielles vous aideront à vous reconnecter positivement à vous-même. Une démarche importante en quête d’alignement et de votre mission de vie. Grâce à cette démarche, l’épuisement professionnel pourrait devenir une véritable opportunité : la possibilité de créer la vie qui vous ressemble et vous convient en harmonie avec vos besoins et vos envies.

Clé n°4 : Agir

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Le problème de l’épuisement professionnel, c’est que vous êtes sans doute coincé dans un cercle vicieux à la fois dévalorisant et limitant. Malgré votre souffrance face à la situation, vous vous sentez tellement prisonnier qu’aucune issue, que ce soit parler à vos supérieurs ou trouver un nouvel emploi, ne vous semble possible. Pourtant, après avoir analysé votre situation intérieure (émotions, pensées) et la situation extérieure (votre travail) et votre mission de vie, il est temps de passer à la quatrième étape pour y faire face : agir !

Soyez constructif et ayez en tête votre but : faire changer votre situation. Il vous faut donc trouver l’interlocuteur adapté. Adressez-vous directement à votre responsable. Vous pouvez également impliquer les ressources humaines. Cela pourrait déboucher sur plusieurs propositions constructives : faire un bilan de compétences, vous permettre de suivre une formation en interne, évoluer vers un autre poste selon les opportunités… demander une rupture conventionnelle et sauter du grand plongeoir pour réaliser le projet qui vous tient tant à cœur depuis longtemps (ce que vous savez et ressentez en vous).

Clé n°5 : Engager un suivi thérapeutique

Pour surmonter une situation d’épuisement professionnel, il est fortement recommandé de faire appel à une aide extérieure, à un professionnel de santé tel qu’un psychologue-psychothérapeute. La gravité d’une telle situation est souvent sous-estimée puisqu’il faut faire face en continuant de pratiquer toutes les activités du quotidien. Une thérapie est, en effet, une approche adaptée pour vous accompagner. Vous trouverez des solutions à votre situation et à vos besoins pour vous libérer de cette souffrance qui s’est installée progressivement et insidieusement.

In fine, déconnectez-vous complètement et reprenez contact avec vos sensations. Accordez-vous du temps pour vous : décompressez ! Adoptez au quotidien des habitudes pour soulager l’anxiété : méditation, respiration. Fixez-vous des limites : évaluez vos priorités. Engagez-vous dans un nouveau projet qui a du sens pour vous !