Comment aider un sujet souffrant de phobie ?
Vivre avec un proche phobique peut créer de nombreuses frustrations. Le comportement de l’entourage est primordial pour repérer la phobie, inciter le patient à consulter un médecin et le soutenir pendant son traitement.
Repérer une phobie peut être difficile, même pour l’entourage immédiat. Les stratégies d’évitement peuvent être soigneusement dissimulées. Lorsque l’on réalise qu’un proche souffre de phobie, il est indispensable d’en discuter sans le juger, et d’évaluer avec lui l’impact de la phobie sur sa vie et sur celle de son entourage.
Si les symptômes ne sont pas très handicapants, il faut respecter ceux-ci et ne pas essayer de forcer le sujet phobique à affronter les situations qui l’angoissent. Il est même tout à fait acceptable de lui faciliter la vie (par exemple en prévenant des amis avec qui on part en vacances).
Si les répercussions de cette phobie provoquent une souffrance, il est essentiel de faire comprendre au sujet que des traitements efficaces peuvent le soulager rapidement.
Les options thérapeutiques profitent aujourd’hui des progrès des sciences cognitives et de la neurobiologie. L’anxiété se conçoit dans un modèle multidimensionnel, tripartite, qui consiste en trois classes de symptômes : éveil physiologique, détresse subjective (cognitive) et conduites d’évitement. Selon l’orientation théorique, l’intervention thérapeutique s’adressera plus spécifiquement à une classe. Mais le succès thérapeutique ne pourra survenir qu’en cas de changement dans les trois dimensions.
Comment vaincre vos phobies avec l’aide d’un psychologue ?
La première étape de la consultation pour traiter une phobie est de trouver un professionnel qualifié. Consultez votre médecin traitant ou une association de santé mentale pour trouver un professionnel près de chez vous. Les psychologues et les psychiatres spécialisés en TCC peuvent vous accompagner de manière efficace pour guérir votre phobie.
Votre médecin décidera peut-être de vous prescrire un traitement afin de diminuer dans un premier temps vos symptômes phobiques. Bien que les médicaments soient rarement utilisés comme traitement de première intention des phobies, ils peuvent être utiles pour vous aider à surmonter les premières séances d’exposition.
Quelle thérapie pour soigner les phobies ?
Le choix du type de thérapie se fait en fonction des motivations du sujet phobique, du temps et de l’énergie qu’il peut y investir. Si son objectif principal est de supprimer rapidement ses symptômes, il pourra choisir une thérapie cognitive et comportementale.
S’il souhaite faire un travail en profondeur sur lui-même pour identifier les origines de son trouble, il s’orientera plutôt vers une thérapie d’inspiration analytique, plus longue. L’hypnothérapie peut également trouver sa place dans le traitement des phobies.
L’objectif des thérapies cognitives et comportementales est de réduire ou de supprimer les symptômes qui accompagnent la phobie. Elles peuvent soulager les sujets souffrants en quelques mois. Ces thérapies consistent à exposer progressivement le sujet à la situation qui déclenche la peur, jusqu’à ce qu’il réussisse à contrôler son anxiété. Cette désensibilisation fait d’abord appel à l’imagination du patient (on lui demande d’imaginer la situation redoutée), avant de le confronter réellement à l’objet de sa phobie, tout en l’aidant à contrôler ses réactions. L’apprentissage de techniques de respiration et de relaxation peut compléter efficacement la thérapie.
Le traitement des phobies sociales fait parfois appel aux techniques du jeu de rôle. La situation angoissante est mise en scène avec comme partenaires le psychothérapeute et éventuellement d’autres patients souffrant du même trouble. Le thérapeute donne des conseils pour affronter la situation, et la scène est rejouée jusqu’à ce que le comportement du patient soit plus adapté, et qu’il se sente en mesure de réagir en contrôlant son anxiété.
Comment soigner une phobie ?
Il existe plusieurs manières de traiter les phobies et d’en atténuer les effets, voire de totalement les vaincre !
Soigner sa phobie avec une thérapie cognitive et comportementale
Particulièrement appropriées en présence d’une phobie, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) sont préconisées par les professionnels de santé. Menées par des psychologues, elles permettent de décrypter les stratégies mises en place par les personnes phobiques, dans le but de pouvoir les contrôler et les anticiper par la suite.
Au bout d’un moment, le patient est progressivement exposé à l’objet de sa phobie. L’objectif final est de faire cesser les conduites d’évitement mises en place et qui ne font que renforcer la phobie du fait du soulagement ressenti en l’évitant.
Le dialogue avec le thérapeute est bien sûr primordial : toutes les émotions ressenties lors de l’exposition et les raisons qui provoquent l’anxiété doivent être verbalisées. A terme, le but est de prendre conscience de ce qui effraye réellement et donc de désensibiliser le patient à sa phobie.
La psychanalyse pour mieux comprendre sa phobie
Au programme de la psychanalyse : la parole et l’introspection. Le psychanalyste guide le patient vers une meilleure connaissance de lui-même, et donc de ses comportements et réactions spécifiques. L’introduction dans la conscience jusqu’à l’inconscient s’effectue en douceur, au fil des séances.
Principal objectif ? Identifier les causes (ou éléments déclencheurs) de la phobie, en déconstruisant son schéma d’apparition. Par la suite, le patient prend ainsi conscience des différents schémas mentaux qu’il a mis en place, ce qui lui permet de résoudre lui-même sa phobie en la considérant comme « inutile ». Il est donc véritablement acteur de son cheminement et donc, de sa guérison.
Quelle actualité pour la phobie ?
La phobie est à la croisée des structures psychiques. Ses formes d’expression cliniques sont tributaires des effets de culture et de civilisation. Cette diversité clinique offre une multitude de formes symptomatiques, qui, dans la modernité pragmatique d’aujourd’hui, tendent chacune à trouver leur thérapie d’élection. Sur le plan théorique, les modèles explicatifs issus de la psychanalyse prévalent encore dans la pratique clinique, particulièrement en France. Parallèlement, les stratégies thérapeutiques cognitivo-comportementales sont en plein essor.
Les futures recherches devraient permettre de préciser les indications de chaque méthode. Celles-ci pourraient même se combiner dans des démarches intégratives associant la mise en sens de l’élaboration symbolique au travail de modification des schèmes comportementaux.
Peut-être qu’aujourd’hui, le patient souffrant d’une agoraphobie sévère devrait voir son traitement débuter par une exposition virtuelle, puis in vivo à l’objet phobogène, pour se poursuivre par une thérapie psychodynamique permettant la recherche d’un sens toujours bénéfique pour le progrès de la subjectivité.
Les phobies sont une forme de troubles anxieux où l’angoisse se focalise sur un objet, une situation ou une activité précise qui ne la justifie pas. Si certaines formes s’atténuent généralement grâce à des stratégies d’évitement, d’autres peuvent perturber sérieusement la vie quotidienne.
Lorsqu’elles désorganisent la vie quotidienne, les phobies nécessitent le recours à une psychothérapie. Les thérapies comportementales associées à des techniques de relaxation sont souvent efficaces. Dans le cas de la phobie sociale, un traitement médicamenteux peut être associé à la psychothérapie.
Peut-on se défaire rapidement des phobies ?
La thérapie utilise des méthodes de désensibilisation systématique et se concentre sur les pensées spécifiques associées aux phobies. Souvent, les gens développent des schémas de pensée autour d'une phobie et ont tendance à catastropher, ce qui peut intensifier la peur. L'utilisation de la thérapie pour combattre ces pensées peut aider les patients à surmonter leurs phobies.
Parmi toutes les techniques efficaces pour les phobies, la technique d’exposition consiste à exposer progressivement une personne à la source de sa phobie. Grâce à cette exposition graduelle, la personne peut apprendre à surmonter sa phobie.
Par exemple, un professionnel de la santé mentale peut aider la personne souffrant de phobie des oiseaux à commencer à observer les oiseaux en cage à une distance sûre. Le processus d'exposition peut également consister à passer du temps dans des endroits où les oiseaux sont courants.
L'exposition peut enfin inclure une exposition simulée à la phobie, c'est à dire s'exposer à des scènes que l'on imagine de manière guidée par le thérapeute.
Quelles médecines douces pour prendre en charge une phobie ?
Plusieurs médecines dites douces pourraient être efficaces pour lutter contre une phobie, et plus particulièrement pour atténuer votre peur. Mais la médecine douce seule n’est généralement pas suffisante pour totalement vaincre votre phobie et peut être associée à une thérapie.
La relaxation en répétant des exercices, votre cerveau crée des automatismes vous permettant de mieux gérer la manifestation de votre phobie et de votre anxiété d’une manière générale, par la suite.
La méditation en pleine conscience le but est d’accueillir ses émotions telles qu’elles viennent et de les accepter ainsi. Calme et sérénité : les principaux résultats de cette technique. Elle peut aider à prendre du recul sur sa phobie.
La sophrologie vise l’harmonie rétablie entre le corps et l’esprit. Pour y parvenir, des exercices de respiration, de détente musculaire ainsi que la visualisation d’images positives sont utilisées pour diminuer l’anxiété et la souffrance provoquées par la phobie. Ces exercices de relaxation, de détente et de positivisme peuvent aider à diminuer les sentiments négatifs qui entourent la manifestation d’une phobie, en particulier lorsqu’ils sont associés à une thérapie.
L’hypnose est une technique utilisée par bon nombre de professionnels de santé eux-mêmes. Elle se définit par un état de conscience modifié, déconnecté de la réalité extérieure et pleinement concentré sur la séance. Dans le cadre du traitement de la phobie, l’hypnose peut permettre d’accéder à des ressources enfouies dans votre inconscient. De quoi prendre suffisamment de recul pour diminuer les émotions qui vous submergent lorsque votre phobie se manifeste.
Et si la réalité virtuelle vous aidait à vaincre votre phobie ?
Appelez-les TERV, pour thérapie par exposition à la réalité virtuelle. Ce concept n’est plus du tout futuriste, mais officiellement appliqué, notamment dans le traitement des phobies. Le principe est simple : le patient, muni d’un casque de réalité virtuelle, est placé virtuellement en présence de l’objet de sa phobie, le tout de façon progressive. L’objectif est le même qu’avec une thérapie cognitive et comportementale : se confronter en douceur et de manière contrôlée à l’objet de sa peur, pour se désensibiliser. La TERV étant ludique et motivante par nature, la réussite de cette méthode est d’autant plus confirmée.
À retenir/ Les phobies sont généralement rattachées à une des cinq peurs communes :
- Peur de la séparation
- Peur de perdre son autonomie
- Peur de la mutilation : peur de perdre son intégrité
- Peur de la mort de l’ego : échec, honte, humiliation
- Peur existentielle : peur de mourir ou de perdre le sens de la vie
En guise de conclusion
Souvent causée par un traumatisme, la phobie permet au sujet en souffrance de venir fixer son angoisse sur l’objet phobique, pour continuer à avancer, sans s’effondrer psychiquement.
Afin de dépasser une phobie, il est nécessaire dans un premier temps de la faire diagnostiquer pour ensuite remonter à sa source et analyser la situation traumatique, si elle a eu lieu, mais également toute la période qui a précédé l’événement et qui a pu cristalliser l’angoisse. L’EMDR aide notamment à soigner la mémoire traumatique.
Il ne faut pas chercher uniquement à traiter les symptômes, mais accepter de travailler sur les causes profondes, ce qui requiert un accompagnement thérapeutique favorisant l’adhésion du patient et son engagement. Soigner la racine est essentiel, sinon la phobie risque de s’ancrer profondément.
L’hypnose est possible et efficace si la personne y a été préparée dans le cadre de la thérapie ou à travers des séances de relaxation et de méditation par exemple. Pour soulager les symptômes et défaire le cercle vicieux du triptyque pensées – émotions – comportements, les thérapies cognitives et comportementales sont véritablement puissantes.