« Le jeu est l’activité principale de l’enfance et répond à son besoin de regarder, toucher, feuilleter, expérimenter, inventer, imaginer, apprendre, exprimer, communiquer, créer, rêver… »
Jouer, c’est amusant pour un enfant mais c’est aussi essentiel ! L’enfant a besoin de jouer pour faire des découvertes, comprendre le monde qui l’entoure et pour bien se développer. Grâce au jeu, il développe d’ailleurs de nombreuses habiletés et de nombreux apprentissages.
Des jeux pour enfants qui encouragent la créativité
Dans ce cas, les possibilités sont infinies. Peinture, pâte à modeler, gommettes, coloriage, pâte à sel, argile, perles... Et même des instruments de musique (que vous pouvez fabriquer avec eux)). Faire ces activités est important pour la cognition, l'indépendance et la créativité. Il est essentiel de laisser faire l'enfant aussi longtemps qu'il le souhaite et de lui laisser libre-champ.
Fonction essentielle du jeu pour le développement de l’enfant
« Alors, je serai... » Changement de rôle, changement de perspective, mise en mouvement. Un enfant joue, il met en œuvre sa capacité de créer. Il crée un nouveau monde, une illusion qui sera suivie d’une désillusion lorsque son partenaire introduira de sa réalité à lui ou lorsque le jeu s’arrêtera. Mais il en conservera le bénéfice. Pendant le jeu, il était dans cet espace transitionnel entre Moi et non-Moi, entre dehors et dedans.
Dans la mesure où jouer est mouvement, le jeu est une activité de vie. Nécessaire à la vie au sens où nous l’entendons ici : la vie psychique.
Or, la société contemporaine, qui tend à faire de l’efficacité et de l’immédiateté une valeur en hausse, prétend banaliser, voire disqualifier cette activité au bénéfice d’un savoir de plus en plus précoce, savoir qui relève de la connaissance objective du réel et non à se projeter davantage dans l’imaginaire.
L’enfant nécessite cette étape de la construction de ses outils subjectifs qui l’amèneront à dire : « Alors, plus tard, je serai… »; C’est par un « faire comme si », qui permet de ressentir en se mettant dans la peau d’un héros dont on s’approprie les actes et les ressentis, qu’on devient soi-même, qu’on se donne le choix. Jouer, c’est penser, se penser, mais aussi penser l’autre dans sa subjectivité et s’identifier à lui.
Le jeu en thérapie
Le jeu est une régression en actes avec des gestes, des mimiques, par lesquels l’enfant s’exprime. Il est un « laisser-aller », il donne à l’enfant une autre place dans l’espace thérapeutique et une possibilité d’individuation. Tout d’abord pratique individuelle, une des caractéristiques du jeu concerne la symbolisation de la position interne du sujet avec l’objet. Le jeu est donc utilisé dans les thérapies pour enfants pour accéder à la symbolisation, en favorisant l’expression des fantasmes.
Par sa répétition, le jeu permet aussi l’intériorisation des objets : le jeu consiste à créer un lien, la présence/absence en séance et à initier quelque chose. Et pour ce faire, il faut se laisser-aller soi-même, thérapeute, au jeu : le « Game » est un jeu avec des règles définies alors que le « Play » est un jeu pour lequel les règles se construisent. Il permet aux rêveries de l’enfant de se déployer.
Des effets positifs sur le développement
Dès son plus jeune âge, c’est en jouant qu’un enfant commence à faire des apprentissages dans le plaisir. Le jeu a des effets positifs sur tout son développement. Par exemple sur :
Son développement moteur et sensoriel
Quand un bébé s’amuse à manipuler des objets, à les regarder, il découvre les couleurs, les textures, les formes, les sons et les goûts. En grandissant, ses jeux lui donnent aussi l’occasion de courir, sauter, faire des culbutes et lancer un ballon. Cela renforce ses muscles, ses habiletés physiques et son équilibre. Quand votre enfant joue, tous ses sens sont en éveil et son cerveau travaille fort pour enregistrer des connaissances.
Son développement intellectuel
Le jeu développe aussi la pensée et la capacité à résoudre des problèmes. Par exemple, quand un enfant s’amuse à faire des sons avec des objets ou à les faire tomber à répétition, il comprend petit à petit que son geste donne un résultat. Le jeu favorise aussi la créativité et l’imagination. C’est le cas, par exemple lorsqu’un enfant invente des histoires avec ses figurines.
Son développement social
Jouer permet à l’enfant d’apprendre à vivre avec les autres. Quand il joue avec d’autres enfants, un enfant apprend à partager, à attendre son tour, à faire des compromis et à régler de petits désaccords.
Le développement de son langage
Quand il joue, l’enfant apprend à s’exprimer, à enrichir son vocabulaire, à exprimer ses idées et à se faire comprendre.
Quatre formes de jeu existantes
- Le jeu de « faire semblant »
- Les jeux « de vertige »
- Les jeux « de compétition »
- Les jeux « de hasard »
Le plus abouti étant le jeu de « faire semblant », celui qui fait souvent défaut aux familles que nous recevons. Le jeu en famille peut être individuel ou à plusieurs, entre enfants, entre adultes, entre générations, il n’est pas seulement récréatif, il est aussi créatif. Source de joie et de plaisir, il est l’occasion d’échanges et de production.
Car, dans la famille, le jeu représente et assure une part importante de travail d’élaboration dans le groupe ; il permet scénarisation et représentation de ce qui est déposé dans les liens familiaux. La fonction psychique familiale est une aire où la transitionnalité est en jeu. C’est « une aire où le Moi et le non-Moi (la différenciation de chacun des membres dans son individualité) se rejoignent en source de vie imaginaire, en source de jeu, en source de plaisirs.
Le but du jeu ne serait pas son interprétation, dans une recherche de sens, mais plutôt un laisser-aller de chacun à la création, du Je au Nous.
Les enfants investissent le jeu. Ils utilisent le dessin, la pâte à modeler, les poupées et les voitures (de façon non genrée). Autant d’importance a été donné au dessin et aux jeux, par leur dimension symbolique des mises en image ou en acte.
Cependant, nous nous appuyons sur le jeu et le dessin pour faire circuler ce qui ne se dit pas encore, de « donner accès à l’invisible ». Nous utilisons les jeux dans leur fonction de « transformateur de l’affect », grâce à leurs capacités d’offrir des modalités de liaisons, de représentations multiples. Pour reprendre l’idée, le jeu des enfants permet une « re-présentification » des représentations, des affects, des fantasmes dont les parents n’ont pas ou plus accès. Sans oublier la fonction jubilatoire du jeu qui permet de s’extraire, pour la famille et l’enfant. Et le jeu avec les symboles, les formes et les couleurs, constitue un véritable observatoire pour le processus créatif.
Le jeu : compétences sociales et émotionnelles
Certains jeux dont les jeux de société se concentrent sur des aspects spécifiques du fonctionnement et du comportement. Le jeu est une introduction utile pour les enfants qui commencent tout juste une thérapie et peut être joué plusieurs fois à différentes étapes de la thérapie. Le jeu peut également être joué à la maison, en petits groupes et avec des frères et sœurs et convient aux enfants et au début de l'adolescence.
La conception du jeu des compétences sociales et émotionnelles repose sur l'hypothèse que les enfants capables d'initier et d'entretenir des relations, de coopérer avec les autres, de faire preuve d'empathie et de communiquer efficacement sont plus susceptibles de connaître du succès à la maison, à l'école et avec leurs pairs.
La compétence sociale et émotionnelle fait référence à la capacité de reconnaître et de gérer les émotions, de résoudre efficacement les problèmes et d'établir et de maintenir des relations avec les autres. Ce sont ces compétences qui servent à protéger les enfants d'une multitude de difficultés, notamment des problèmes de comportement, une détresse émotionnelle, l'échec scolaire.
Le jeu des Compétences sociales et émotionnelles est une façon amusante d'enseigner l'empathie, les compétences de communication, la conscience de soi, la conscience sociale, les compétences relationnelles, l'autogestion et la prise de décision responsable. Comme le jeu Parler, ressentir et faire le jeu, Le jeu des compétences sociales et émotionnelles se compose d'éléments familiers à la plupart des enfants : un plateau, des dés, des pions, des jetons et une roulette. Le but du jeu est d'avoir le plus de jetons lorsque le temps est écoulé. Les cartes peuvent être pré-arrangées avant une session pour se concentrer sur des problèmes spécifiques. Des jeux de cartes supplémentaires sont disponibles pour couvrir le trouble d'Asperger, la dépression, l'anxiété et le TDAH (Trouble de Déficit de l’Attention et Hyperactivité).
Des activités pour enfants qui forment à l’empathie & à la bienveillance
Il est important de développer ces qualités dès le plus jeune âge. Il faut donc encourager les enfants à envoyer des lettres ou des objets fabriqués eux-mêmes quand un proche est malade, à cuisiner un gâteau à un ami qui fête son anniversaire ou encore à faire des petites attentions sans raison particulière juste par empathie ou gentillesse.
L'égocentrisme (phase de la structuration d’un enfant) est une caractéristique de cet âge, alors il n'est pas forcément naturel pour eux de penser aux autres dans un premier temps. Par conséquent, la responsabilité appartient aux parents de les aider à avoir un comportement gentil et prosocial.
Comment encourager le jeu chez votre enfant ?
Jouer est une activité naturelle pour un enfant, il joue spontanément. Toutefois, il peut arriver qu’un tout-petit manque de temps pour s’amuser parce que, souvent, l’horaire très organisé des familles laisse peu de place au jeu. Voici des idées pour favoriser le jeu au quotidien avec votre enfant.
- Donnez le plus souvent possible l’occasion à votre enfant de jouer et laissez-lui le temps de le faire sans l’interrompre.
- Mettez à sa disposition des jouets et des accessoires variés avec lesquels il peut s’amuser (ex. : cubes, blocs, ballons, pâte à modeler, petits personnages, vaisselle en plastique, boîtes de carton, coussins, petites voitures, déguisements, etc.)
- Proposez à votre enfant différentes activités à différents endroits pour lui donner la chance de jouer de plusieurs façons (ex. : jouer dans le sable, jouer dans la neige, jouer avec d’autres enfants, faire du bricolage, faire de la musique, danser, se déguiser, etc.)
- Allez souvent dehors avec votre enfant. Quand il joue à l’extérieur, les enfants bougent plus, ils prennent de petits risques, relèvent des défis et gagnent de l’assurance.
- Laissez votre enfant jouer librement seul ou avec d’autres enfants. Lorsqu’il décide à quoi il veut jouer et comment il veut jouer, il développe sa créativité et sa capacité à résoudre des problèmes.
- Évitez d’imposer vos règles quand vous jouez avec votre enfant. Quand vous le laissez diriger le jeu, votre enfant développe son autonomie et sa confiance en lui.
Enfin, la fonction du jeu à travers le dessin
Dans la relation thérapeutique, l’enfant crie parfois sa plainte, mais il oppose aussi ses silences, murmure des réponses ou pose des questions ; le dessin facilite cette expression et, avec du recul, il aide à comprendre le processus même de l’accompagnement de l’enfant, ou la place de la parole dans la reconstruction de soi-même.
Nous parvenons ici au moment où le dessin de l’enfant s’épanouit dans tout son éclat. Il s’approprie tous les thèmes, y compris le décoratif pur et l’abstraction, et il se déploie avec un vif plaisir dans la couleur, si on veut illustrer « le dessin de l’enfant » avec une image à cette période clé de la scolarisation.
Le schéma corporel trouve dans cette période son aboutissement : un personnage avec des membres à double contour à la place de simples traits, un vêtement complet et une identité différenciée avec pudeur par la chevelure et le vêtement.
Ce personnage s’anime, illustre un mouvement ou une action, s’inclut dans un paysage ou une petite scène et apparaît parfois de profil. On trouve la représentation d’une famille, réelle ou imaginaire, toutes sortes de fantaisies inspirées par la vie réelle et aussi par les histoires ou les livres, les images, et moultes acquisitions parfois très éloignées du quotidien ; les princesses et les sorcières, les cow-boys et les pirates, les dinosaures et les dragons sont au rendez-vous…
Le roi, la reine, la princesse et le château ne sont jamais très loin immédiatement après la structuration du personnage avec tête/corps et trouve à l’âge d’or une place privilégiée dans les rêveries et l’imaginaire des enfants.
En guise de conclusion
Le regard posé sur le dessin nous a conduits en qualité de thérapeutes à la source de la créativité et nous a plongés au cœur du fonctionnement psychique de l’enfant, avec la mise en jeu des mécanismes de la formation du langage.
Le temps du gribouillage fait le lien entre son corps et les premiers jeux graphiques qui apportent déjà les premières marques d’identité. Le jeu est bien le moment fondateur du dessin.
La créativité primaire s’illustre parfaitement ici par la fonction du jeu et du dessin.
Le langage s’introduit dans l’activité ludique et l’attention partagée, le langage graphique trouve sa place d’une façon très similaire avec l’association des graphèmes dont on peut suivre les étapes du développement. L’intériorisation par l’enfant des grands tournants de cette évolution est un préalable pour le passage à l’écriture. Cela nous permet d’assister à cette élaboration psychique des représentations, de s’émerveiller pour autant d’inventions transmises et partagées par l’enfant.
A retenir :
- Jouer est une activité naturelle et stimulante qui permet à votre enfant de faire plusieurs apprentissages
- Il est important de donner souvent du temps pour jouer à votre enfant et de le laisser s’amuser sans imposer vos règles
- Privilégiez les activités qui lui permettent de bouger, de penser et d’imaginer
« Les enfants jouent comme ils vivent et en jouant ils apprennent à vivre : ce n’est qu’en jouant que l’enfant est capable d’être créatif et d’utiliser pleinement sa personnalité »