Illustration structures de soins

Les chocs psychiques causés par des événements traumatiques nécessitent une prise en charge spécifique pour prévenir les conséquences qui peuvent en découler. Les chocs psychiques issus d’une attaque terroriste ou d’un drame accidentel nécessitent une prise en charge particulière et la réparation des conséquences traumatiques qui surviennent. Les attentats comme tous les drames vécus par les victimes et leurs proches occasionnent, en effet, des blessures physiques et des blessures psychiques individuelles ou collectives, immédiates ou différées, aiguës ou chroniques.

Ces blessures psychiques nécessitent des soins d’urgence au même titre que les blessés physiques.

Anamnèse des Cellules d’Urgence Médico-Psychologique (CUMP)

Le dispositif d’urgence médico-psychologique a été constitué dans les suites de l’attentat du 25 juillet 1995 de la station RER Saint-Michel, afin d’assurer la prise en charge des victimes confrontées à un événement psycho-traumatisant.

Qui ? Quand & comment ?

- L’intervention rapide de médecins psychiatres, de psychologues et d’infirmiers préalablement formés et intégrés aux unités d’aide médicale urgente (SAMU-SMUR) doit garantir une prise en charge immédiate et post-immédiate satisfaisante des victimes et permettre d’éviter l’installation des troubles de stress post-traumatique.

- Dans les vingt-quatre premières heures de l’événement, cette prise en charge médicale spécialisée, est indispensable pour aider la victime à penser de nouveaux repères. Dans une situation de type « catastrophe », le décès d’une ou plusieurs personnes peut précipiter les témoins et particulièrement les proches dans l’effroi et rendre cet événement potentiellement traumatique.

- Les professionnels des CUMP sont à votre disposition sur les lieux de l’évènement, dans les établissements de santé et dans les centres d’accueil des familles et des impliqués. La prise en charge qu’ils vous proposent a pour objectif d’atténuer l’impact psychique des événements que vous avez vécus. Ils peuvent également intervenir pour des soins post-immédiats avec préparation des relais thérapeutiques ultérieurs.

 

 

A savoir/ Il existe une CUMP par département, rattachée au SAMU et joignable via le 15 (depuis un téléphone fixe) ou le 112 (téléphone portable).

Dans les jours, les semaines ou les mois qui suivent, des troubles peuvent apparaitre : angoisses, sentiment de malaise ou d’insécurité, irritabilité, troubles du sommeil et dépression. Des pensées, des sensations, des images ou des sons pénibles de l’évènement peuvent ressurgir et s’imposer jour et nuit rendant difficile la vie familiale et professionnelle et avoir des conséquences sur la santé.

Les adultes de tous âges, comme les adolescents et les enfants peuvent être concernés et présenter des modifications du comportement, des peurs, des difficultés à s’endormir ou à se concentrer au travail ou à l’école.

Dans toutes ces situations, il est indispensable de recourir à une aide professionnelle spécialisée pour éviter les troubles psychiques post-traumatiques. Des consultations spécialisées existent pour les troubles psychiques post-traumatiques dites consultations de psycho-traumatisme et de victimologie.

Prise en charge initiale des Cellules d’Urgence Médico-Psychologique

Les professionnels des CUMP sont à votre disposition sur les lieux de l’évènement, dans les établissements de santé et dans les centres d’accueil des familles et des impliqués. La prise en charge qu’ils vous proposent a pour objectif d’atténuer l’impact psychique des événements que vous avez vécus.

Organisation du suivi médico-psychologique

Votre médecin généraliste, la CUMP ou les associations pourront vous aider et vous orienter vers des professionnels de la santé mentale avec lesquels ils ont l’habitude de travailler, et qui sont spécialisés dans la prise en charge des troubles psychiques post-traumatiques.

Vous venez de vivre une épreuve parmi les plus difficiles qu’on puisse affronter. Dans de tels cas, il est utile de vous faire aider. Une prise en charge médico-psychologique vous est proposée en urgence et si besoin, dans la durée.

L’impact psychique d’un deuil à l’occasion d’un acte terroriste est potentiellement important. Chez certains sujets, les conséquences sont immédiates (angoisse, peur panique, agitation, état de stupeur, impression d’irréalité…) avec parfois des sensations corporelles, des douleurs et des tremblements. Chez d’autres personnes les conséquences peuvent être différées dans les jours, les semaines ou les mois qui suivent.

Prise en charge médico-psychologique des otages à leur libération

Les séances de « déchocage », individuelles ou de groupe, organisées à ce moment par les Cellules d’Urgence Médico-Psychologique (C.U.M.P) s’avèrent d’une utilité certaine. Elles ménagent un espace et un temps intermédiaires entre le monde artificiel de la séquestration et le monde trop réel et déroutant des retrouvailles familiales.

A savoir/ Ainsi, on assigne à ces séances de « déchocage » ou « debriefing » les dix objectifs suivants :

  1. Réintroduire l’otage libéré dans un espace et temps normaux
  2. Conforter la victime en tant que sujet (elle n’est plus monnaie d’échange) et en tant qu’individu qui n’a pas été abandonné
  3. Inciter le sujet à la verbalisation de ses émotions, de ses ressentis et de ses affects
  4. Permettre au sujet de se rendre compte de la « normalité » de ses réactions en entendant les autres victimes exprimer des choses et un ressenti fort similaires aux siens
  5. Aplanir les tensions et conflits de groupe survenus pendant et après l’événement
  6. Accueillir et réduire les sentiments d’impuissance et de culpabilité
  7. Informer (en prenant soin d’expliquer) les symptômes que le sujet risque de ressentir par la suite
  8. Mettre en garde le sujet contre la survenue potentielle du syndrome de Stockholm 
  9. Repérer les sujets« fragiles » à accompagner en thérapie individuelle (sur du long terme)
  10. Tenter de mettre un point final à l’événement

Contactez une association

Présentes au plus près des victimes et proches de victimes, les associations jouent un rôle essentiel sur l’ensemble du territoire. Les associations d’aide aux victimes peuvent vous accueillir au sein de leurs permanences (tribunal, mairies, siège de l’association, maison des associations) ou de l’espace d’information et d’accompagnement s’il est ouvert suite à un acte de terrorisme.

A savoir/ Elles proposent une prise en charge personnalisée, de proximité, gratuite et dans la durée :

  • Accueil et écoute de toute personne qui s’estime victime, ainsi que ses proches
  • Information sur les droits, sur les différentes procédures (pénale, indemnitaire)
  • Soutien psychologique
  • Aide sociale dans les démarches
  • Mise en relation avec les partenaires locaux, selon les besoins et attentes

Quelques conseils pour prendre soin de vous :

1/ Ne vous isolez pas

Dans votre cercle familial, amical, professionnel ou associatif, vos amis, vos proches qui comptent pour vous peuvent vous écouter, vous aider, vous orienter. Les sujets qui bénéficient d’un soutien social voient l’intensité de leurs symptômes diminuer.

2/ Tabac, alcool, drogue et médicaments

La consommation de tels substances et produits, si elle peut donner l’illusion de vous aider dans un premier temps, ne finira que par aggraver vos symptômes au fil du temps dans un cercle vicieux. Il est également fortement déconseillé de s’automédicamenter avec des anxiolytiques, antidépresseurs, somnifères en tout genre. Consultez votre médecin, qui saura vous écouter et vous accompagner.

3/ Consultez les professionnels de santé

Consultez les services mis à votre disposition, médecin, professionnel de santé mentale, services d’aide aux victimes. Vous pouvez également vous rapprocher des groupes de paroles pour ainsi vous retrouver et vous réunir avec des personnes qui ont vécu le même type d’événement.